Présentation du rapport (72 pages)
Le nouveau rapport d’orientation du Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement est une feuille de route pour continuer à promouvoir une terre solidaire durant les six années à venir.
Alors que le CCFD-Terre Solidaire fête sa soixantième année, une nouvelle aventure s’ouvre à lui pour participer à construire un monde solidaire et fraternel où tous les êtres humains pourront vivre ensemble dans la dignité.
Le monde actuel, dans lequel beaucoup de rêves se sont brisés, est un monde violent et en mal de justice, un monde qui met en danger l’avenir de la planète et de l’humanité. Face à ce monde en souffrance, le CCFD-Terre Solidaire, riche d’une longue expérience, veut continuer à être porteur d’espoir.
Dans une première partie, le CCFD-Terre Solidaire regarde le monde dans lequel va s’inscrire son action : ses zones d’ombres et ses signes d’espérances.
Il présente les fondements de son engagement pour construire une terre solidaire : « l’Évangile, l’enseignement social de l’Église, le partenariat ».
Dans une deuxième partie, il précise ses moyens d’action durant les 6 prochaines années avec 4 quatre champs d’action prioritaires pour mettre en œuvre les 10 orientations votées en Assemblée générale qui constituent la troisième partie (placée dans ce résumé en tout début en bas à droite de la première page, juste ci-dessous).
Plan du rapport d’orientation :
1) Agir dans le monde des prochaines années
11) Ce qui a changé depuis 2014
12) Les piliers d’une terre solidaire
2) Être les forces du changement
21) Nourrir notre vision
22) Faire vivre l’esprit de fraternité dans l’Église et dans le monde
23) S’engager prioritairement dans quatre champs d’action
24) Se donner de nouveaux moyens d’action
3) Les dix orientations du CCFD-Terre Solidaire
III- LES DIX ORIENTATIONS DU CCFD-TERRE SOLIDAIRE
01. Nourrir notre vision
02. Église et solidarité internationale
03. Église et dynamique synodale
04. Désobéissance civile
05. Positionnement par rapport aux acteurs écono-miques
06. Reconnaître le patriarcat comme une cause structurelle de la faim
07. Conversion écologique * (voir annexe en dernière page)
08. Agir en France
09. Prises de position franco-françaises
10. Le CCFD-Terre Solidaire au sein de l’ensemble
I - AGIR DANS LE MONDE DES PROCHAINES ANNÉES
11) Ce qui a changé depuis 2014
111) Un monde en crise
Alors que le modèle de développement actuel pille les ressources naturelles, détruit les écosystèmes, met en danger la planète, il prétend au progrès en confondant croissance et développement. Il produit des inégalités criantes et de l’exclusion aussi bien entre les personnes qu’entre les pays.
La pandémie qui a touché le monde entier à partir de l’année 2020 a agi comme un révélateur des failles de ce système, et la crise économique qu’elle a engendrée s’annonce durable et risque d’aggraver encore la condition des populations les plus vulnérables tout en négligeant l’avenir de la planète.
Dans ce monde en crise, des signes nous interpellent particulièrement (ci-après).
- L’urgence climatique et la destruction de la biodiversité
L’Amazonie brûle, les phénomènes climatiques extrêmes se multiplient et l’augmentation de la température de 5 C° devient l’horizon du siècle. 5 ans après leur signature, seuls 10 % des pays signataires de l’accord de Paris de 2015 respectent leurs engagements.
- La montée des inégalités et de l’exclusion
Les inégalités ne cessent de s’accroître dans la majorité des pays du monde : désormais, les 8 personnes les plus riches possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale, soit 3,5 milliards de personnes, en majorité des femmes. Une infime minorité – multinationales et individus – contrôle les règles du jeu économique et politique à son avantage et échappe largement à la surveillance des gouvernements et à l’impôt. Cette minorité prive les États de ressources considérables et les plus pauvres de services essentiels (éducation, santé, etc.) qui leur permettraient de vivre dignement.
- La faim et l’insécurité alimentaire
Depuis 2015, le nombre de personnes souffrant de la faim est à nouveau en hausse : un quart de la population mondiale se trouve en insécurité alimentaire et n’a pas accès à une alimentation saine et équilibrée alors même que les trois quarts des personnes qui souffrent de la faim vivent en zone rurale.
- Les pandémies
La pandémie générée par le Covid-19 n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat de ce que l’homme a fait de la planète et des relations qu’il a tissées avec la nature et avec ses semblables. Elle nous amène à nous interroger sur notre exploitation des ressources naturelles, sur la protection de l’environnement et de la biodiversité, sur le productivisme du système économique et les modes de consommation, mais aussi sur la gestion et le partage des ressources naturelles et des biens communs.
- Les migrations internationales : une crise des politiques d’accueil
Les crises économique, climatique, sanitaire accentuent les flux migratoires : de plus en plus d’hommes et de femmes, de familles et de jeunes adolescents migrent ainsi à la recherche de meilleures conditions de vie, alors que les pays d’accueil refusent de les recevoir, les laissent vivre dans une extrême précarité sans reconnaître leurs droits fondamentaux, et mettent en place des politiques répressives à leur encontre.
- L’affaiblissement du multilatéralisme
L’Europe, traversée elle-même par les nationalismes de certains de ses États membres, peine à défendre sa vision du multilatéralisme. Cette perte du sens du collectif conduit les pays à se replier sur eux-mêmes et à rechercher de solutions nationales, oubliant que le dialogue et la négociation entre nations rendent possibles des compromis qui permettent le vivre-ensemble et la construction de solutions communes seules capables de répondre aux défis auxquels l’humanité est confrontée.
- La crise de la démocratie représentative
La démocratie représentative est contestée même dans des pays où elle a pourtant une longue tradition. Les évolutions rapides des sociétés et les crises successives, économiques et sociales, entraînent des vagues de mécontentement et d’anxiété.
- Les grands courants religieux en crise
Dans ce monde globalisé, toutes les religions sont aujourd’hui traversées par les mêmes crises institutionnelles que celles que connaissent les sociétés dans lesquelles elles sont insérées. Elles sont toutes menacées par des courants identitaires, source de fractures institutionnelles et générateurs de conflits, voire de lourdes persécutions ; elles peuvent aussi être instrumentalisées pour servir de couverture à des conflits dont les causes sont en réalité politiques, économiques ou culturelles.
Dans l’Église catholique, alors que le pape François tente d’ouvrir l’Église sur le monde, certains courants catholiques se referment sur la défense de leur identité, tandis que la révélation de l’ampleur des abus sexuels commis par des clercs affaiblit la capacité du christianisme à faire entendre son message. L’islam est également traversé par des courants contradictoires, entre ceux qui prônent la fraternité, à l’instar de l’imam de la mosquée El-Azhar au Caire, et les tenants d’un combat identitaire. Judaïsme, hindouisme et bouddhisme connaissent aussi en leur sein des courants porteurs d’exclusion comme le montre le sort réservé aux Rohingyas au Myanmar.
- La paix et le vivre ensemble sont menacés par la montée de l’individualisme et des populismes, la montée de la violence dans le monde, le terrorisme et la perte de la capacité à dialoguer.
112) Des signes d’espérance : (illustrés par de nombreux exemples dont le CCFD-TS est témoin)
• LA PRISE EN COMPTE DE L’URGENCE ÉCOLOGIQUE
Dans l’opinion publique, le réchauffement climatique est devenu une réalité, et l’urgence de le contenir mobilise des citoyens dans le monde entier, souvent à l’initiative des jeunes générations. L’appel du pape François à la conversion écologique dans l’encyclique Laudato Si’ a sensibilisé le monde catholique à cette question en la liant à celle des plus vulnérables. La remise en cause du modèle de développement actuel est de plus en plus considérée comme la condition indispensable pour assurer l’avenir de notre maison commune.
• L’ASPIRATION À LA DÉMOCRATIE
- La poursuite des mouvements populaires : La vague des « printemps arabes », même si elle n’a pas souvent abouti à de réelles transformations, a permis aux populations qui s’y sont engagées d’appréhender leur capacité de mobilisation … contre la corruption de leurs gouvernants, pour l’instauration de processus démocratiques et le respect des droits humains … signe de la volonté et de l’espérance des peuples à prendre en main leur destin.
- La recherche d’une démocratie participative : La remise en cause des responsables politiques à tous les niveaux s’accompagne d’une demande de démocratie participative, voire d’une démocratie directe qui ferait appel aux référendums d’initiative citoyenne.
• LE DYNAMISME DES SOCIÉTÉS CIVILES
- Des jeunes se font entendre : Dans le monde entier, des jeunes ont découvert l’engagement citoyen en se mobilisant dans la lutte contre le réchauffement climatique, la préservation de la biodiversité et contre la surconsommation.
- Des femmes en première ligne : Alors que les religions, marquées par leurs traditions patriarcales, leur font généralement peu de place, des femmes s’activent pour faire reconnaître leur dignité et leur droit à prendre des responsabilités dans toutes ces instances aujourd’hui réservées aux hommes.
• L’ASPIRATION À UNE VIE QUI AIT DU SENS
- Sobriété heureuse, proximité avec la nature, valorisation des traditions locales
- Recherche de nouveaux modèles de consommation et d’épargne
- Développement de nouvelles formes de solidarité
• L’ASPIRATION AU DIALOGUE AVEC LES RELIGIONS ET INTERRELIGIEUX
Alors que les religions sont parcourues par des réactions identitaires ou guettées par la tentation du repli sur elles-mêmes, l’aspiration à un dialogue serein avec les religions et entre religions se développe.
12) Les piliers d’une terre solidaire
Depuis 60 ans qu’il s’est engagé auprès des populations les plus vulnérables dans le monde pour leur permettre de développer leurs projets et de construire elles-mêmes leur avenir, le CCFD-Terre Solidaire a enrichi sa vision de ce que peuvent être les fondements d’une terre solidaire respectueuse de la planète et de tous ceux qui y habitent.
• NOS RACINES : L’ÉVANGILE ET L’ENSEIGNEMENT SOCIAL DE L’ÉGLISE
Depuis son origine, le CCFD-Terre Solidaire a puisé ses valeurs et ses principes en premier lieu dans l’Évangile. Dans la parabole du Bon Samaritain de l’Évangile selon saint Luc, dans le discours sur la montagne et ses béatitudes apparemment paradoxales, ou dans le chapitre 25 de l’Évangile selon saint Matthieu qui révèle que « les pauvres sont théologiquement le visage du Christ », le CCFD-Terre Solidaire reconnaît des appels à prendre soin du plus pauvre, de l’étranger, du plus lointain et à s’engager pour défendre leur dignité.
De même, l’enseignement social de l’Église a constitué une source d’inspiration tout au long de notre histoire. De l’encyclique Populorum Progressio publiée en 1967 qui promeut le développement de tout l’homme et de tous les hommes jusqu’aux encycliques Laudato Si’ et Fratelli Tutti qui invitent à une conversion écologique englobant de manière systémique le développement de l’homme, la relation à la terre, aux autres et à Dieu, l’appel est le même : écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres, mettre en œuvre une approche intégrale pour combattre la pauvreté, rendre la dignité aux exclus et simultanément, préserver la nature, permettre le développement d’une communauté mondiale capable de réaliser la fraternité.
• DES VALEURS PARTAGEES …
Quant à l’encyclique Fratelli Tutti, elle est un appel à l’adresse de tous les êtres humains, quelles que soient leurs croyances ou leur religion, appel à la paix, à la justice et à la fraternité : « Rêvons en tant qu’une seule et même humanité, comme des voyageurs partageant la même chair humaine, comme des enfants de cette même terre qui nous abrite tous, chacun avec la richesse de sa foi ou de ses convictions, chacun avec sa propre voix, tous frères. »
• … QUI FONDENT NOS PRINCIPES D’ACTION
Donner la priorité aux plus pauvres parce qu’ils sont les premiers à souffrir des crises, des guerres et du réchauffement climatique, et les accompagner pour leur permettre de devenir acteurs dans la société. Reconnaître la destination universelle des biens pour œuvrer au bien commun, car la gestion des ressources naturelles doit être partagée et permettre le développement intégral de tous les êtres humains tout en préservant la nature.
Favoriser la participation, l’engagement et l’organisation des citoyens pour qu’ils soient des acteurs de transformation sociale en vue de la construction d’un monde plus juste et plus solidaire.
• ET DES PRINCIPES QUI ONT MONTRÉ LEUR EFFICACITÉ
En soutenant ses partenaires, le CCFD-TS a permis à des millions de femmes et d’hommes de prendre leur destin en main, d’assurer leur autonomie alimentaire, de se former, de défendre leurs droits, d’imaginer des modes de développement qui préservent la nature et l’environnement dans le respect de leurs cultures.
2) ÊTRE LES FORCES DU CHANGEMENT
Après avoir porté un regard critique sur les multiples aspects de la crise que traverse le monde, le CCFD-Terre Solidaire veut prendre appui sur les signes d’espérance qu’il a pu y déceler pour orienter son action durant les six années à venir.
21) Nourrir notre vision
Pour ajuster son action au plus près des réalités rencontrées, le CCFD-Terre Solidaire se donne un premier objectif : mener une réflexion prospective pour nourrir sa vision du monde et développer sa capacité d’agir.
22) Faire vivre l’esprit de fraternité dans l’Église et dans le monde
Alors que dans les pays occidentaux, l’Église a tendance aujourd’hui à se concentrer sur la pratique liturgique et sacramentelle et sur une solidarité de proximité, nous réaffirmons notre volonté d’assumer la responsabilité qu’elle lui a confiée d’y développer le souci d’une solidarité active avec les populations les plus pauvres et les exclus dans le monde.
Présent dès l’origine dans la démarche « Promesses d’Église » initiée pour répondre à l’appel du pape pour une transformation sociale et ecclésiale de l’Église, le CCFD-Terre Solidaire, riche de l’expérience de sa collégialité, poursuit son engagement de construire une Église plus synodale, c’est-à-dire une Église où tous les baptisés trouvent leur place, puissent être acteurs dans la vie de l’Église et aient le souci des plus vulnérables.
23) S’engager prioritairement dans quatre champs d’action
Le CCFD-TS s’inscrit dans une approche écologique intégrale qui lie la lutte contre la pauvreté à la préservation de la nature et à l’avenir des générations futures. C’est le sens de son choix de s’engager pour les six années à venir dans une véritable conversion écologique qui devra se concrétiser dans tous les aspects de sa mission, y compris dans sa dimension spirituelle. Cette conversion écologique nécessite l’engagement des États qui doivent jouer leur rôle de protection des citoyens et de garants du fonctionnement juste des sociétés. Elle concerne également les citoyens qui doivent être en mesure d’être force de proposition et de faire contrepoids face à des gouvernements corrompus ou soumis aux pouvoirs économiques.
Les 4 champs d’actions :
• 1er Champ : CONSTRUIRE LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE
Depuis son origine, le CCFD-Terre Solidaire s’est engagé dans ce champ d’action qui est constitutif de sa raison d’être : on lit dans la définition de son projet associatif « Le CCFD-Terre Solidaire agit contre toutes les formes d’injustices pour que les droits fondamentaux de chacun
e soient respectés et promus. En premier lieu celui de ne pas souffrir de la faim, de la pauvreté et des inégalités. »Le système alimentaire dominant produit lui-même des gaz à effet de serre qui contribuent aux dérèglements climatiques, lesquels affectent la sécurité et la souveraineté alimentaires des populations ainsi que leurs territoires, en particulier dans les pays du Sud.
• 2e Champ : PROMOUVOIR UN MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT FONDÉ SUR LA JUSTICE ÉCONOMIQUE
Le CCFD-Terre Solidaire fait une analyse critique du système économique mondial qui crée des inégalités de plus en plus fortes, ne permet aucune répartition juste des richesses et contribue à la destruction de la planète. C’est pourquoi, fort de son expérience et de son expertise, le CCFD-Terre Solidaire réaffirme son engagement en faveur d’une économie qui assure le respect des droits humains fondamentaux, la justice sociale et la préservation de la planète au service de tous les êtres humains et du bien commun.
• 3e Champ : METTRE EN ŒUVRE UNE STRATÉGIE GLOBALE CONCERNANT LES MIGRATIONS INTERNATIONALES
Alors que sa mission ne porte pas directement sur l’accueil, l’hébergement ou l’accompagnement juridique des personnes migrantes, le CCFD-Terre Solidaire prend position pour des politiques migratoires en France et en Europe qui respectent les droits humains : il s’engage pour la reconnaissance des migrations comme une richesse au service du bien commun, la liberté de circulation, d’établissement et d’installation pour les personnes migrantes, leur accès à une pleine citoyenneté, et la nécessaire construction d’une gouvernance mondiale des migrations qui impose un droit international des personnes migrantes.
Pour cela, reprenant les quatre verbes du message du pape en 2018, il définit une stratégie globale associant l’action en France et l’action à l’international qui s’articule autour de quatre engagements : • 1. Promouvoir une gouvernance alternative des migrations ; • 2. Protéger les plus vulnérables et leurs défenseurs ; • 3. Accueillir dignement ; • 4. Intégrer les personnes migrantes accueillies et renforcer leur parcours citoyen.
• 4e Champ : PROMOUVOIR UNE CULTURE DE PAIX
La recherche d’une paix durable est plus que jamais d’actualité alors que les guerres, les violences, les persécutions raciales ou religieuses et les atteintes aux droits humains se multiplient « douloureusement dans le monde au point de prendre les traits de ce qu’on pourrait appeler une “Troisième Guerre mondiale” par morceaux. » Le champ d’action est immense. Il concerne en premier lieu la lutte contre toutes les injustices pour que tous les êtres humains aient accès à une vie digne. À cet égard, en tant qu’ONG de solidarité internationale, le CCFD-Terre Solidaire doit amplifier ses actions dans les espaces de gouvernance internationale tels que l’Union européenne et l’ONU.
Ce champ d’action comprend également, dans les cas de guerres et de conflits intercommunautaires, tout ce qui touche à la résolution des conflits : dialogue, travail de réconciliation, éducation à la non-violence.
Mais la paix ne se construit pas seulement en réponse à des situations de guerre et de violence. Pour qu’elle soit durable, elle doit s’appuyer sur la mise en œuvre de conditions du « vivre-ensemble » qui assure le respect de tous et de chacun. C’est pourquoi, pour les six années à venir, le CCFD-Terre Solidaire a choisi de travailler à une culture de paix en luttant contre toutes les formes de rapports de domination : domination de l’être humain sur la nature, domination de l’homme sur la femme, racisme, fanatisme religieux. Pour cela, en s’engageant dans une conversion écologique, inspirée par l’encyclique Laudato si’, le CCFD-Terre Solidaire cherchera à promouvoir une relation saine avec la création en refusant l’instrumentalisation de la nature par le respect et le partage des biens communs, la reconnaissance de la dignité des plus pauvres, un style de vie qui fait appel à la simplicité et à la sobriété, et évite ainsi toute dynamique de domination et d’accumulation des biens.
Poursuivant son engagement vers plus d’égalité entre femmes et hommes, le CCFD-Terre Solidaire a décidé de s’engager dans la lutte contre le patriarcat et ses conséquences multiples.
En favorisant une spiritualité chrétienne ouverte sur le monde, à l’écoute des différentes spiritualités présentes chez ses bénévoles et ses partenaires, et en leur proposant des espaces de partage et de dialogue, il s’engage également dans la construction d’une culture de la rencontre et de la bienveillance qui voit dans les différences les richesses de l’humanité.
24) Se donner de nouveaux moyens d’action
Le CCFD-Terre Solidaire poursuivra son action selon la méthode qui lui est propre, fondée sur la reconnaissance du principe de subsidiarité : soutenir des acteurs locaux dans la construction et la réalisation de leurs projets, sensibiliser et mobiliser les citoyens en France pour la solidarité internationale et peser sur les décideurs politiques et économiques pour faire évoluer les lois en faveur de la justice sociale, économique et environnementale.
Agir en justice
Le CCFD-Terre Solidaire peut désormais, par des actions stratégiques devant des juridictions nationales, européennes ou internationales, solliciter la justice pour protéger et promouvoir des droits, et en particulier ceux des plus vulnérables.
Développer son réseau de bénévoles.
Le réseau de bénévoles du CCFD-Terre Solidaire en fait son originalité et sa richesse ; son renouvellement constitue un enjeu en matière de présence dans l’espace public en France, de capacité de mobilisation citoyenne et de notoriété au service de sa mission de solidarité internationale. Face à l’évolution des types de bénévolat et des modes d’engagement des jeunes générations, le CCFD-Terre Solidaire doit se doter d’une stratégie de renouvellement et de développement de son réseau.
* Ci après en annexe la 7e orientation du rapport 2021-2027 : « La conversion écologique »
En réponse aux appels de ses partenaires pour l’amélioration des conditions de vie sur la planète, notre « maison commune », le CCFD-Terre Solidaire s’engage résolument dans une conversion écologique en se fondant sur l’encyclique Laudato Si’ qui lie justice économique, justice sociale et justice environnementale. Cet engagement devra être concrétisé dans tous les aspects de sa mission, y compris dans le développement d’une spiritualité qui prenne en compte le souci de la création, la dignité des plus pauvres et la diversité des spiritualités de ses partenaires, bénévoles et alliés. Dans son fonctionnement interne, le CCFD-Terre Solidaire sera attentif à promouvoir la sobriété, la convivialité et la solidarité. Cet engagement considérera particulièrement les effets de la pandémie de 2020 qui risque de se transformer en « pandémie de la faim ». La diffusion du Covid-19 aura des impacts alimentaires démultipliés dans les régions où sévissent déjà le dérèglement climatique et la destruction de la biodiversité qui affectent les systèmes agricoles et alimentaires locaux. Dans ce combat contre la faim, le CCFD-Terre Solidaire innovera et recherchera tous les moyens pour soutenir ses partenaires, mobiliser la société civile et interpeller les instances politiques et économiques.
* Ci après en annexe la 3e orientation du rapport 2021-2027 : « Église et dynamique synodale »
Par ses composantes, mouvements d’Église et laïcs de divers horizons, sociologique, culturel, spirituel, le CCFD-Terre Solidaire est porteur d’un appel à renouveler nos attitudes et nos pratiques ecclésiales pour faire face aux changements de notre temps, et remplir sa mission de nourrir la foi de tous les baptisés.
C’est pourquoi le CCFD-Terre Solidaire décide de consolider les liens avec les mouvements et services de sa collégialité, et de proposer à de nouveaux mouvements de le rejoindre pour renforcer l’engagement de l’Église de France dans la solidarité internationale.
Dans la ligne de « Promesses d’Église », le CCFD-Terre Solidaire poursuivra également son engagement avec le plus grand nombre d’organisations de laïcs pour participer à la construction d’une Église synodale ouverte sur le monde, en dialogue avec les autres Églises chrétiennes, où toutes et tous, femmes et hommes, laïcs et clercs, aient le souci des plus vulnérables au service de la solidarité internationale. Il multipliera à cet effet les espaces de dialogue et travaillera également à faire vivre cette ouverture et ce dialogue dans son animation territoriale.